Ce blog se spécialise dans la présentation de ma série littéraire Ad Vitam Aeternam. Vous pouvez retrouver l'ensemble de mes écrits publié chez Kitsunegari Editions et mes chroniques livresques sur Lectures d'Avril

lundi 16 décembre 2013

Les premières lignes du premier épisode...

Parce que je suis une fille sympa et que surtout, je suis comme vous, je n'en peux plus d'attendre de pouvoir vous livrer enfin ce premier épisode, je vous fais cadeau des premières lignes... Enjoy ! Et dites-moi ce que vous en pensez ? Envie de lire la suite ou pas ?

"La créature ondulait sur le sol de l’autre côté du mur. Célia, les yeux rendus aveugles par un foulard noir, arma son arbalète à poulies au jugé. Elle ne pouvait compter que sur son ouïe et les déplacements d’air auxquels elle était hypersensible pour localiser la bête. Heureusement, le basilic faisait siffler sa langue entre ses dents, trahissant sa position à intervalles réguliers. Célia s’était arrangée pour attirer le monstre dans cette maison abandonnée dont elle avait appris auparavant la configuration par cœur. Elle ne devait pas croiser le regard de la créature sous peine de mort immédiate. Il approchait. Encore quelques centimètres et sa tête apparaîtrait dans l’encadrement de la porte juste en face d’elle. Il s’agissait de ne pas rater son coup. La jeune femme n’aurait pas le droit à une seconde chance. Elle posa un genou au sol et cala son coude sur l’autre pour ne pas trembler. Le carreau serait ainsi juste à hauteur de la tête de la bête. Célia calma sa respiration et ralentit les battements de son cœur. Il y eut un nouveau sifflement. Différent, menaçant. Elle était repérée. La jeune femme appuya sur la détente. Le déclic aigu qui se fit entendre lui arracha un cri de colère. L’arme s’était enrayée. Sans doute avait-elle mal placé le carreau. Elle jeta l’arbalète et délogea le couteau caché dans sa botte. Elle n’eut le temps que de positionner son bras en défense, lorsqu’un soudain déplacement d’air lui indiqua que la bête attaquait. Quand les crocs s’enfoncèrent dans sa chair, elle sut instantanément où planter la lame et n’hésita pas une seconde. L’étreinte mortelle se relâcha et Célia resta un moment immobile, les sens aux aguets avant d’ôter le bandeau. La créature reptilienne gisait au sol, le couteau dans la gorge, si l’on pouvait appeler gorge la partie inférieure de la tête d’un serpent. Sans perdre une seconde de plus, Célia enroula le foulard autour de son bras, s’aidant de ses dents pour serrer ce garrot de fortune. Puis, elle détendit ses jambes et s’assit, dos au mur. Elle se sentait étrangement calme et sereine. Un sentiment de devoir accompli la remplissait. Était-ce ce que ressentaient les soldats en tuant l’ennemi, en sauvant leurs camarades alors même que la situation était désespérée et qu’ils savaient pertinemment qu’ils ne s’en sortiraient pas ? Fermant les yeux, Célia se vit courant sous une pluie de balles, son famas[1] à la main. Elle avait toujours voulu être militaire. Drôle de métier pour une femme, avaient dit ses parents. Mais, elle s’était retrouvée enrôlée dans une autre guerre. Une de celles dont elle n’aurait jamais osé imaginer l’existence, même abreuvée de jeux vidéos et de séries américaines depuis l’enfance comme elle l’était. Elle pensa alors à lui et regretta pour la première fois en quatre ans d’avoir pris la main qu’il lui tendait ce soir-là. Mais elle était jeune. Elle avait soif d’aventure et ce qu’il lui proposait était si extraordinaire. Elle avait accepté sans hésiter. Et pendant ces quatre années, elle avait passé ses nuits à ses côtés. Elle avait appris à l’apprécier, même s’ils se disputaient constamment comme chien et chat. Elle avait, à chaque mission, tenté de lui prouver, comme s’il était un sergent-instructeur, qu’elle n’était pas une faible fille, qu’elle était G.I. Jane[2]. Quelle idiote ! C’était à cause de sa fierté et de sa tête de mule qu’elle était maintenant ici, affalée contre un mur dans une habitation en ruine, attendant la mort, tandis que le poison du basilic s’infiltrait dans ses veines. Il lui avait pourtant interdit de partir seule. Qu’avait-elle voulu prouver ? Qu’elle pouvait se débrouiller sans lui ? Il n’y avait qu’à voir le résultat. L’apaisement avait fait place à la colère. Maintenant, c’était la détresse qui prédominait. Lui seul pouvait lui sauver la vie. À cet instant, elle avait désespérément besoin de lui."



[1] Fusil d’Assaut de la Manufacture d’Armes de Saint-Etienne, utilisé par les militaires français.
[2] En français : « A armes égales », film de Ridley Scott avec Demi Moore et Viggo Mortensen.

samedi 14 décembre 2013

Un peu de patience !

Ad Vitam Aeternam constitue le titre d'une série littéraire qui paraîtra chapitre par chapitre dans un web-magazine. Le texte sera accompagné d'illustrations et... de musique.

Une bande-annonce est à paraître à la fin décembre.

Le premier numéro sortira le 15 janvier 2014.